Rayons de printemps
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- une Idée sombre
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Instinct capricieux, doux penchant, tendre rêve,
Souvenir dont l’ivresse est toute dans mon cœur ;
Toi, qui reviens encor, sans me laisser de trêve,
Imposer à mon âme un fardeau de langueur,
Seul désir de cette âme, effroi de ma pensée,
Toi par qui je meurs et revis tour à tour,
Félicité suprême, espérance insensée,
Réponds-moi : Qu’es-tu donc, si tu n’es pas l’amour ?
Jamais, oh ! non, jamais printemps qui recommence
Ne sema sous mes pas de plus fraîches couleurs ;
Mon âme, libre enfin de sa longue démence,
Reprend la vie et semble éclore avec les fleurs.
Que de fleurs dans les champs ! quelle suave haleine !
Où suis-je ?... Est-ce avril seul qui parfume le jour ?
Et toi, charme inconnu dont la nature est pleine,
Réponds-moi : Qu’es-tu donc, si tu n’es pas l’amour ?
Qu’on me laisse au désert : je retrouve une image
Jusque dans le bois sombre où j’aime à respirer ;
Et là, quand le soleil s’endort sous un nuage,
Je m’arrête, et je sens le besoin de pleurer.
La nuit descend plus douce et j’en attendais l’heure ;
Je ne sais quelle voix me parle au demi-jour.
Ô toi par qui je rêve, ô toi pour qui je pleure,
Réponds-moi : Qu’es-tu donc, si tu n’es pas l’amour ?
Les grands vallons, les bois, les collines brillantes,
Tout me rit, tout se pare et de lumière et d’or.
Un doux nom vient errer sur mes lèvres brûlantes ;
Mais je n’ose le dire, il m’intimide encor.
Oh ! je me livre à toi, vague instinct, douce flamme,
Reflet de mes beaux ans écoulés sans retour ;
Reste en moi, mais réponds, ô toi qui prends mon âme.
Réponds-moi : Qu’es-tu donc, si tu n’es pas l’amour ?