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À M. Collombet
Et je disais « Le vent se lève, voilà l’heure
Où le vent d’hiver fait bondir chaque demeure :
C’est un flot rugissant qui n’a point de reflux.
Le vent gronde, il secoue, il abat d’une haleine
Et les feuilles de l’arbre et les fleurs de la plaine,
Hélas ! et le pauvre encor plus.
Ô vous que rien n’alarme, ô vous que rien ne blesse,
Vous dont l’hiver encore est chargé de mollesse,
Sybarites du monde, éveillez-vous enfin :
Écoutez, écoutez, car au milieu de l’ombre
J’entends la sourde voix d’un accusateur sombre,
Le cri, l’affreux cri de la faim ! »
Et mon doigt leur montrait la vieillesse abattue,
L’orpheline en haillons que la faim prostitue :
Et le peuple, le peuple errant de tous côtés,
Moins heureux que la brute au fond de sa tanière,
Le peuple à qui tout manque et qui gratte la pierre
Aux carrefours de nos cités.
Mais ils n’écoutaient pas — Ô puissants de ce monde,
Vous n’êtes point sortis de votre paix profonde,
Et le peuple à genoux se débat comme alors,
Comme alors vous riez de ses larmes brûlantes,
Et vos festins honteux, vos tables insolentes.
Vous les installez sur son corps !
Oh ! si vous l’accablez, si vous frappez sa tête,
S’il rampe, ce n’est point la terreur qui l’arrête,
Ni les pièges nombreux que vous avez semés,
Ni ce chaos de lois, chancelante barrière...
— Oh ! rendez plutôt grâce au Dieu de la prière,
À ce Christ que vous blasphémez !