Troupeaux de l’air (les)
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- Sône
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Comme des vaches au poil roux
Qui, le pas lent et les yeux doux,
Vont à de lointains pâturages,
Dans le ciel pur, lavé d’hier,
Humide encor des grands orages,
Les nuages passent dans l’air.
Quelqu’un est là-haut qui les garde
Et la Bretagne les regarde
Défiler paresseusement.
C’est la vieille qui, près de l’âtre,
Sur son rouet va s’endormant
Au bruit de la chanson d’un pâtre.
Passez, passez, troupeaux de l’air,
Nuages qui paissez la mer !
Et que la Bretagne sommeille !
Que toujours vienne voltiger,
Autour de sa pieuse oreille,
La chanson du divin berger.
Qu’elle dorme, la bonne vieille !
Que jamais elle ne s’éveille !
Qu’elle rêve (le rêve est doux),
Tandis que dans le souple espace,
Comme des vaches au poil roux,
Le troupeau des nuages passe.
Qu’elle rêve ! … Tout en dormant
Ses yeux mi-clos, au firmament,
Suivent les lentes vaches rousses,
Et de longs pleurs délicieux.
Les pleurs naïfs des races douces
Tombent en perles de ses yeux.